C’est bien connu, l’union fait la force. Pour faire face au lent - mais certain - déclin du marché PC, les trois constructeurs japonais que sont Toshiba, Fujitsu et Vaio envisageraient ainsi de fusionner leurs activités portables. D’après nos confrères du quotidien financier Nikkei, des discussions sont lancées pour étudier la création d’une nouvelle société qui pourrait commencer son activité à compter du 1er avril prochain, correspondant au début de l’exercice fiscal 2016 des sociétés japonaises. Le projet de rapprochement prévoirait en outre que chacun des trois acteurs, Toshiba, Vaio et Fujitsu, conservent chacun 1/3 des parts de la future société.

Dans un marché mondial dominé par Lenovo, Dell et HP, ce rapprochement, s’il se confirme, intervient quoi qu’il en soit dans un contexte délicat. D’abord, l’un des principaux acteurs de cette fusion, Toshiba est dans la tourmente. Confronté au plus grand scandale financier de son histoire qui a poussé son CEO Hisao Tanaka à la démission, le fleuron technologique japonais est en pleine restructuration. Dernièrement, il a d’ailleurs cédé à Sony pour près de 155 millions de dollars son activité de fabrication de capteurs photo. En s’adossant à des partenaires tel que Vaio (cédé par Sony  à Japan Industrial Partners en 2014) et Fujitsu (bien présent en Europe), Toshiba pourrait trouver, par exemple, un moyen idéal pour mutualiser ses coûts de fabrication, de promotion, peser plus lourd pour mieux négocier auprès de ses réseaux de revendeurs et de distributeurs…

Une union sacrée tenant lieu de planche de salut ?

L’union sacrée entre les trois constructeurs japonais pourrait bien quoi qu’il en soit tenir davantage d’une planche de salut qu’autre chose. Car d’un point de vue marché, ces sociétés doivent faire face à un rétrécissement de la demande en matière de PC dont les livraisons mondiales ont baissé de 11% au 3e trimestre selon IDC, peinant à dépasser les 71 millions d’unités. Sachant que les portables, qui ont constitué l’essentiel des ventes - soit 42 millions - sont également ressorties en recul. « Je pense qu’il s’agit d’un moyen de survie pour ces sociétés », a lâché Mikako Kitagawa, analyste au sein de l’autre grand cabinet d’études mondial, Gartner. La situation n’est guère plus reluisante au niveau local. Car le marché japonais des PC reste plus que jamais dévasté, ayant déjà fait de nombreuses victimes : Nec qui a revendu à Lenovo son activité portable en 2011 ou encore Sony qui s’est justement séparé de Vaio il y a près de deux ans.